Economie

L’économie du Mali reste dominée par le secteur primaire et notamment agricole. Les secteurs secondaire (industrie) et tertiaire sont peu développés. L’agriculture est confrontée à des difficultés récurrentes : sécheresses répétitives depuis les années 1970, baisse du prix des matières premières produites, comme le coton, hausse des coût de production (intrants et carburants). La production aurifère est importante au Mali. Le secteur industriel étant peu développé, le Mali importe une grande partie des biens de consommations.

Le Mali est également confronté au problème de la dette. Les organisations internationales (Banque mondialeFonds monétaire international) a poussé l’État malien à adopter des politiques d’ajustement structurel avec la privatisation de certains secteurs de l’économie (transport ferroviaire, distribution de l’eau et de l’électricité et récemment la Compagnie malienne pour le développement du textile).

La croissance réelle du produit intérieur brut (PIB) est estimée à 5,3 % en 2006 contre 6,1 % en 2005 et l’inflation a été contenue en 2006 à 1,5 % contre 6,4 % en 2005. Pour 2007, les économistes tablent sur des taux de croissance de 5,2 %.

Si le taux de pauvreté a reculé sur la période 2001-2006, il reste très élevé avec une moyenne nationale de 47,4 % en 2006. Les variations géographiques sont importantes : en ville, il atteint 47,4 % et en milieu rural 57,6 %2. L’indice de développement humain (IDH) positionne le Mali en 173e sur 177 en 2007/2008

 

 

Agriculture et pêche

Productions des principales cultures en 20014

Culture

Production

(en tonnes)

Mil

722226

Sorgho

532572

Riz paddy

670590

Coton graine

250059

Maïs

204921

Fonio

12569

Patate

15627

Igname

5982

Manioc

1426

Haricot

23703

Arachide

166270

Tabac

691

 

 

 

 

 L’économie du Mali est avant tout agricole. 80 % de la population active travaille dans ce secteur qui représentait 44 % du PIB en 1995 (16 % pour le secteur secondaire et 40 % pour le secteur tertiaire). Mais la production agricole est faible, souffrant à la fois d’un manque d’infrastructure en milieu rural, de rendements faibles trop liés aux variations climatiques. En dehors de la région de Sikasso, l’autosuffisance alimentaire n’est pas assurée.

La superficie des terres effectivement cultivées est estimée à 3 millions d’hectares soit 10 % des terres arables. Le potentiel des terres irriguées est estimé à environ 1 million d’hectares. Seul 130 000 ha sont actuellement complètement exploité5.

L’agriculture est pratiquée par 630 000 petites exploitations familiales. La superficie moyenne est de 4,5 ha mais 40 % des exploitations ont une superficie inférieure à 3 Ha5.

 

Céréales

Les céréales constituent la base de l’alimentation des maliens, notamment en milieu rural (220,13 Kg/an/habitant contre 154,51 Kg/an/habitant en ville)5.

Face à la pénurie alimentaire observée en 2005 suite à l’invasion acridienne et à la sécheresse, le Mali a connu une flambée des prix de denrées agricoles. Entre octobre 2004 et juin 2005, le kilogramme de mil, base de l'alimentation est passé de 105 à 161 francs CFA, celui du maïs de 103 à 167 francs CFA et celui du riz de 272 à 289 francs CFA. Pour maîtriser cette inflation des prix des denrées de bases, le gouvernement a décidé d’exonérer de Taxe sur la valeur ajoutée (TVA) 600 000 tonnes de riz et 100 000 tonnes de maïs importés, ainsi que la distribution gratuite de 8 500 tonnes de céréales dans les zones menacées de famine du Sahel. Pour la campagne 2005/2006, grâce à une bonne pluviométrie lors de la saison des pluies, la production céréalière est estimée à 3 136 592 tonnes, en hausse de 10,3 % par rapport à la campagne précédente. La culture du riz contribue à hauteur de 44 milliards de francs CFA au PIB, soit 5 %. La principale zone de production est celle de l’Office du Niger qui représente 40 % de la production totale malienne estimée entre 700 000 et 900 000 tonnes selon les années.

La productivité de la filière riz au Mali, l’une des plus importantes en Afrique, ne permet pas d’assurer la protection des producteurs locaux face aux importations. L’application des politiques d’ajustements structurels rend la production nationale vulnérable face aux importations de riz subvention par les pays développés.

 

Coton

 La filière coton, avec une production de 580 000 tonnes en 2004, représente 15 % du Produit intérieur brut (PIB). Environ trois millions de maliens vivent directement ou indirectement de la culture du coton.

Le coton est, après l’or, la deuxième source d’exportation avec 187 milliards de francs CFA en 2004. Pour la campagne 2005/2006, la production de coton graine est estimé à 600 100 tonnes contre 585 000 pour la campagne précédente7. Premier pays africain producteur de coton, le Mali est vulnérable aux fluctuations des cours de l’« or blanc » et est menacé par les subventions européenne mais surtout américaine accordés aux producteurs occidentaux qui rend le coton africain non compétitif10. Le Mali, avec d’autres pays comme le Burkina Faso ou le Tchad demandent la suppression de ces subventions. La production et la transformation du Coton sont organisées par laCompagnie malienne pour le développement du textile (CMDT). Cette entreprise d’État créée en 1974 connaît des difficultés importantes dues aux fluctuations du cours du coton sur le marché mondiale mais aussi à une mauvaise gestion. Son déficit pour l’année 2004/2005 est évalué à 50 milliards de francs CFA. Sa privatisation, exigée par le Fonds monétaire international, est prévue pour 2008. Le gouvernement malien a décidé de créer des filières couvrant l’ensemble des régions productrices. Ces filières seront vendues avec la possibilité pour les producteurs d’entrer dans leur capital social.

Les paysans producteurs de coton sont majoritairement opposés à cette privatisation. Réuni à Fana en juillet 2005, le Forum des peuples a, à travers une pétition, réclamé l’abandon de la privatisation de la CMDT.

La production de coton « biologique et équitable », cultivé depuis 1998 dans les cercles de KolondiébaYanfolila et Bougouni, a atteint 386 tonnes en 2005 et concerne 1700 producteurs de coton.

 

Élevage

Composition du cheptel malien en 200312

Animal

Nombre de tête

Bovins

7 630 180

Moutons

6 825 500

Chèvres

9 324 000

Cheval

213 190

Anes

788 000

Chameau

300 000

Porcs

100 400

Volailles

23 000 000

L’élevage représente 10 % du PIB. Elle est la principale ressource de 30 % de la population13.

75 % du bétail malien est constitué de troupeaux transhumants. L’élevage est l’activité principale des peuls et des touaregs.

Le bétail est le troisième produit exporté par le Mali, après l’or et le coton. Cependant, ce secteur a pâti de la crise ivoirienne. La Côte d’Ivoire était le premier importateur de bétail malien, devant le Sénégal, la Mauritanie, la Guinée, le Ghana, le Burkina Faso et le Niger13.

 

Pêche et pisciculture

La pêche représente 90 milliards de francs CFA, soit 4,2 % du Produit intérieur brut.

La production halieutique se situe autour de 100 000 tonnes par an dans les années de pluviométrie normale. La pêche est pratiquée par environ 71 000 pêcheurs (essentiellement des bozos) permettant de faire vivre de 256 400 personnes. La filière pêche dans son ensemble emploie environ 8 % de la population active. Christophe Breuil, Revue du secteur des pêches et de l’aquaculture : Mali pour l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture, septembre 1996</ref>.

Les principales zones de pêches sont situées dans le delta central du Niger (80 % de la production totale) et les lacs des barrages de Sélingué etManantali.

La baisse des niveaux de cours d’eau due au déficit de pluviométrie, entraînant une stagnation des captures halieutiques depuis 3 décennies, ainsi que l’augmentation de la population fait que la demande croissante en poissons, une des principales sources de protéines pour la population a du mal à être satisfaite. Le Mali attend développer la pisciculture qui est encore à l’état embryonnaire14.

 

Concertations paysannes sur la Loi d'Orientation Agricole du Mali

En 2005, d'importantes concertations paysannes ont eu lieu dans le cadre du processus d'élaboration de la Loi d'orientation agricole (LOA) du Mali afin que les préoccupations, points de vue et propositions des paysans constituent le cœur des orientations politiques maliennes.

Vous pouvez également consulter le mémorandum paysan remis au gouvernement du Mali accordant une place méritée à tous les acteurs des concertations paysannes ainsi qu'aux méthodes mises en œuvre pour que le point de vue des paysans et paysannes soit respecté dans la transparence et la démocratie (www.maliagriculture.org) et (loa-mali.info).

La Loi d'Orientation Agricole a été adoptée le 16 août 2006. De nombreuses réformes doivent suivre son adoption. Plusieurs actions de communication auront lieu pour faire connaître la LOA aux populations et aux partenaires du Mali16.

Matières premières et énergies

 

Or

La première société de production d’or de Kalana a été mis en service en 1984. L’exploitation de nouveaux gisements à Loulo, Faboula, misséni, Morila et Yatela a permis à l’industrie aurifère de prendre son essor dans les années 1990 .

Le Mali est devenu le troisième producteur d’or en Afrique (derrière l’Afrique du Sud et le Ghana) avec une production de 63 tonnes en 2002, production qui a doublé entre 2000 et 2002. En 2006, la production était de 61,3 tonnes. Entre 1997 et 2005, la production d’or a rapporté au Mali plus de 600 milliards de francs CFA. L’or est la première exportation avec 394,4 milliards de francs CFA en 2006. L’or représente 15 % du PIB et 70 % des recettes d’exportation.

Selon le ministère malien des Mines, de l’Énergie et de l’Eau, les réserves d’or estimées à 800 tonnes seraient épuisées en 2014. En 2007, il ne resterait que 374,3 tonnes. Le gouvernement cherche à diversifier la production minière, notamment en mettant en valeur des ressources en pierres précieuses et semi-précieuses dans différentes régions maliennes, notamment à Daikon dans le cercle de BafoulabéBougouniFalémé, cercle de Kéniéba et dans le massif de l’Adrar des Iforas.

De nouvelles mines d’or devraient être ouvertes en 2009 : Kara koto (région de Kayes), Syama et Kodaira (région de Sikasso).

En 2002, l'homme d'affaires et entrepreneur Aliou Diallo a fondé "WASSOUL’OR SA" et ouvert, en 2012, la première mine d'or industrielle au Mali à capitaux essentiellement nationaux. S'engageant pour le respect de l'environnement, Aliou Diallo prohibe l’utilisation du cyanure pour l’eau dans le traitement du minerai. En parallèle à l'activité de Wassoul'or, il développe un programme de lutte contre le chômage et la pauvreté et de développement local en faveur des populations. Cette initiative comprend la construction d'une mosquée, de salles de classes, retenue d'eau et d'un dispensaire.

La Fédération internationale des droits de l'homme (FIDH), a rendu public à Bamako en septembre 2007 un rapport intitulé "Mali, l’exploitation minière et les droits humains". Selon ce rapport, l’exploitation aurifère profiterait davantage aux compagnies minières qu’à l’État et aux Maliens. En effet, les compagnies seraient responsables du faible taux de recouvrements des recettes non fiscales de l’État.

L’extraction de l’or est une source d’exploitation des enfants par le travail. Selon une étude du Bureau international du travail (BIT), malgré les réglementations et les programmes mis en place (Projet d'appui à l'élaboration d'un programme assorti de délais pour l'élimination des pires formes de travail des enfants -TBP-MALI- et Projet de lutte contre le travail des enfants à travers l'éducation -TACKLE-Mali), de nombreux enfants de moins de 15 ans sont soumis des travaux dangereux. Ils sont soumis à de multiples risques pour leur santé et leur sécurité :affections pulmonaires, silicose, affections oculaires et dermatologiques diverses, exploitation sexuelle, effondrement des galeries, explosions accidentelles.

 

Pétrole

Si de grands espoirs ont été fondés sur l'exploitation pétrolière au Mali au milieu des années 2000, Benjamin Augé, chercheur associé à l'Institut français des relations internationales (IFRI), déclarait en avril 2012 au journal Le Monde que « le pétrole est pour le moment un mirage au Mali. »

En effet selon lui, si beaucoup de permis pétroliers ont été accordés « en un temps record » dans le début des années 2000, la plupart des sociétés qui ont reçu ces permis n'ont pas les capacités techniques et financières pour l'exploitation. Il n'y a d'ailleurs pas eu de forage depuis. Le Mali n'ayant pas d'accès à la mer, « les sociétés sont moins enthousiastes que pour les gisements offshore du golfe de Guinée, où il est facile d'exporter le brut. »

La région Nord serait la plus prometteuse car qu'elle fait partie du bassin de Taoudeni (partagé entre la Mauritanie, l'Algérie et le Mali). La société Total a effectué dans la partie mauritanienne un forage porteur d'espoir en 2009-2010. Mais dans la partie Malienne, les forages prévus ont été sans cesse repoussés, notamment pour des questions de coût. Or il est impossible de mesurer les réserves sans avoir effectué des forages dans cette zone « qui s'étend sur des centaines de milliers de kilomètres carrés. » Il est aussi envisageable de trouver du pétrôle dans d'autres zones : celle de Gao, ainsi que dans les bassins du Tamesna et des Lullemeden (tous trois frontaliers avec le Niger), et celui deNara (proche de Mopti), des zones où « on est loin de l'étape du forage. »

 

Uranium

Cette section ne cite pas suffisamment ses sources (février 2013). Pour l'améliorer, ajouter en note des références vérifiables ou les modèles {{refnec}} ou {{refsou}} sur les passages nécessitant une source.

Des prospections ont été faites à Faléa.

 

Énergie

La consommation énergétique provient en grande partie (81 %) du bois et du charbon de bois, largement devant les produits pétroliers (16 %) et l’électricité (3 %). Cette surconsommation des produits du bois (6 millions de tonnes en 2002) crée une pression trop forte sur les forêts et accélère la désertification.

Un projet de politique énergétique nationale a été approuvé par le Conseil des ministres le 29 mars 2006. Il doit notamment permettre :

  • de réduire la part des combustibles ligneux dans la consommation globale de 81 % actuellement à 70 % en 2010 et 60 % en 2015.
  • de sécuriser et accroître la couverture électrique du pays de 14 % en 2004 à 45 % en 2010 et 55 % en 2015.
  • d'accroître la part des énergies renouvelables dans la production nationale d'électricité de moins de 1 % en 2004 à 6 % en 2010 et 10 % en 2015.

Des initiatives intéressantes pour l'utilisation du biogaz et de foyers améliorés ont lieu afin de répondre aux besoins énergétiques des populations tout en préservant les ressources ligneuses.

Seulement 16,7 % de la population a accès à l’électricité, mais dans les zones rurales ce taux n’est que de 1 %. Pour favoriser l’électrification des zones rurales, le ministère de l’énergie et des mines a créé l’Agence malienne pour le développement de l’énergie domestique et de l’électrification rurale (Amader). Selon l’OCDE, l’électricité malienne est fournie à 80 % par les centrales hydrauliques et à 20 % par les centrales thermiques.

D'importantes coupures d'électricité continuent d'avoir lieu dans les mois de mai et juin, quand les barrages n'ont pas recueilli assez d'eau. Plusieurs villes ainsi que la capitale sont privées de courant plusieurs heures par jour. Cela est particulièrement dommageable pour les industries et les services.